Le rugby, c’est aussi possible pour les jeunes autistes

Le rugby, c’est aussi possible pour les jeunes autistes
29.10.2007 Expériences et initiatives Temps de lecture : 3 min

Témoignage d’Isabelle Marchand-Reignier, réalisatrice de «Mêlée ouverte », un film documentaire sur l’intégration d’un jeune autiste dans un club de rugby.

J’ai été très étonnée, voilà deux ans, d’apprendre que quelques autistes étaient initiés au rugby. Mes deux fils pratiquaient ce sport depuis plusieurs années, et je n’aurai jamais pensé qu’il pouvait y avoir de la place dans leur équipe pour un enfant atteint de ce handicap.

Ce sport collectif de combat était pour moi aux antipodes de l’autisme!

Passé mon premier étonnement, j’ai cherché à comprendre cette expérience. Le rugby s’affiche toujours comme porteur de valeurs fortes, et l’intégration d’un autiste me semblait être l’application concrète du message que ce sport entend faire passer auprès du public. J’ai aussi pensé puisque je suis réalisatrice – que la rencontre de ces deux univers (le rugby et l’autisme) pouvaient faire un film.

J’ai donc proposé aux responsables du club de Vélizy-Villacoublay où jouent mes deux fils d’intégrer un enfant autiste. Ils ont tout de suite été partants, rassurés par l’idée de la présence permanente d’un éducateur aux côtés de cet enfant. J’ai recherché un enfant autiste ayant la capacité physique pour jouer au rugby. Puis nous avons trouvé un éducateur spécialisé pour accompagner l’enfant sur le terrain et l’aider à s’intégrer dans le groupe (NB : L’indemnisation de cet éducateur est assurée par la Fédération Française de Sport Adapté grâce à des fonds levés par « un club, un autiste »).

Nous avons prévenu les enfants de l’arrivée de Tristan et nous leur avons donné quelques clés pour comprendre l’autisme.
Au début, ils étaient très intimidés par son « étrangeté », ils n’osaient pas lui parler, ils n’osaient pas le plaquer. Peu à peu, ils sont entrés en contact avec lui. Tristan a trouvé des repères, il réussit, désormais, à suivre les ateliers pendant quelques minutes.

L’objectif de son éducateur est de l’amener à rester le plus longtemps possible dans le groupe.
Au début, il s’en échappait très vite. Aujourd’hui, après un an de pratique, il y reste 5 à 10 minutes, selon les ateliers. Pour les matchs en revanche, c’est encore trop compliqué!

Tristan fait désormais partie du club de rugby comme les autres enfants de son âge. Pour tous les partenaires du projet comme pour ses parents, c’est le plus important. A voir son air radieux sur le terrain, il aime le rugby! Il a tissé de nouveaux liens et grâce à sa présence, les autres enfants ont appris à connaître un enfant « différent ». Ils ont appris à ne plus avoir peur de l’autre. Beaucoup de parents sont venus me remercier d’avoir organisé cette intégration.

Sans titre.jpgLe film, d’une durée de 26 minutes, peut être vu sur internet.

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