Conseils à un animateur

Conseils à un animateur
12.06.2012 Trucs et astuces Temps de lecture : 5 min

Vitacolo propose des colonies au pluriel, et accueille les enfants en situation de handicap au sein de ses séjours. Quelques informations et conseils pour les animateurs qui vont encadrer ces groupes d’enfants.

Quelques informations et conseils pour les animateurs qui vont encadrer ces groupes d’enfants.

Le projet éducatif de Vitacolo part du principe que l’intégration du handicap n’est pas une affaire de professionnels mais de citoyenneté. Toute personne doit se sentir capable et prête à porter assistance aux personnes porteuses de handicaps, pour que vivre ensemble ne soit pas un simple slogan mais une réalité.

L’enfant handicapé en colo

Beaucoup d’enfants atteints de handicap restent toute l’année entre handicapés, dans des institutions spécialisées. On peut donc mesurer à quel point ils sont heureux de pouvoir participer à une colo avec des enfants non porteurs de handicap, même s’ils savent pertinemment qu’ils ne pourront pas participer à tous les temps d’animation.

Attention toutefois : le fait de se jeter à l’eau, d’accepter de partir en colonie de vacances non spécialisée handicap,  est un cap difficile à franchir pour l’enfant, qui va arriver sur place avec ses doutes et avec l’angoisse de devoir exposer à la vue des autres les difficultés parfois immenses qu’il rencontre au quotidien.

L’équipe d’animation et l’enfant handicapé

Accueillir l’enfant handicapé nécessite deux ingrédients essentiels :

La volonté de l’équipe d’animation de prendre en compte son handicap dans la construction des activités.
Cela ne signifie pas que l’équipe doive renoncer aux activités auxquelles l’enfant handicapé ne pourra pas participer. Il suffit très souvent d’adapter légèrement le jeu pour que le handicap ne soit plus une barrière infranchissable.
Quelques exemples :

  • sur une activité de course poursuite, il peut être intéressant d’ajouter une dimension stratégique au jeu de façon à ce que l’enfant en fauteuil roulant puisse participer en décidant de la stratégie de son équipe, en prévenant les autres de tel ou tel événement, ou en jouant un personnage détenant la clef d’une énigme.
  • sur tout type d’activité, un enfant trisomique ne pourra généralement pas comprendre les règles d’un jeu si elles ne lui sont pas expliquées directement et en tête à tête. L’explication collective des règles n’étant pas adaptée à ces enfants, il suffira de détacher un animateur pour expliquer et commencer à jouer avec l’enfant trisomique. C’est ainsi que cet enfant pourra participer à l’activité dans de bonnes conditions.

De l’écoute et de l’observation
L’équipe d’animation n’est pas professionnelle du handicap ; bien souvent, elle se trouve confrontée pour la première fois à la question de l’intégration du handicap. C’est pour cette raison qu’il faut se documenter en amont, d’abord avec le dossier intégration fourni par Vitacolo, mais aussi grâce aux contacts avec les parents, avant et pendant le séjour. Mais la meilleure source d’information reste évidemment l’enfant lui-même, qui saura guider son accompagnant dans les gestes à accomplir, et l’analyse des difficultés quotidiennes qui peuvent se poser.

L’animateur référent et l’enfant handicapé

Tous les handicaps ne nécessitent pas un suivi permanent par un animateur référent. C’est Vitacolo, en concertation avec les parents, qui évalue le besoin ou non de mettre en place un dispositif de suivi par un animateur référent.

La première chose à comprendre, c’est que l’animateur référent n’est pas le seul à s’occuper du handicap.

Il est important que le directeur fasse comprendre à l’équipe d’animation que le référent n’est là que pour aider l’enfant dans la vie quotidienne, dans l’accomplissement des tâches qu’il ne peut pas faire tout seul. Pour le reste, c’est-à-dire pour la conception des animations et l’intégration du jeune dans chaque moment du séjour, l’équipe toute entière porte la responsabilité de la réussite de la colo pour l’enfant porteur de handicap. Lui aussi doit trouver sa place dans le groupe et s’inscrire dans le projet commun.

L’animateur référent va rester en permanence avec l’enfant pour l’assister dans la vie quotidienne. Il va donc créer avec cet enfant une relation particulière, de confiance et de respect. L’enfant va souvent devoir dévoiler son intimité, pour prendre sa douche, pour aller aux toilettes, parfois pour changer les couches etc. C’est évidemment une chose à laquelle il est habitué, mais il faut comprendre que l’enfant est à chaque fois obligé de renouveler sa confiance à des personnes qu’il ne connaît pas, et que cela fait partie des difficultés liées à son handicap.

L’animateur référent va progressivement trouver une routine, un cadre sécurisant pour lui comme pour l’enfant. L’objectif est que l’enfant soit le plus souvent possible en situation de socialisation avec les autres, ce qui implique que l’animateur référent sache se faire discret : laisser l’enfant seul avec les autres pour discuter lors d’un temps libre (tout en ayant un œil sur lui, mais de loin), et ne pas le surprotéger de tout. L’enfant doit pouvoir respirer, et l’animateur aussi. Enfin, le jour de congé de l’animateur référent, un autre animateur prendra sa place.


A noter : Vitacolo, auteur de l’article, organise des formations BAFA inclusives, elles sont accessibles à toutes et à tous. Vitacolo propose d’ailleurs un temps de formation sur « l’accueil en inclusion de toutes les réalités de la mixité sociale »: https://www.vitacolo.fr/les-ages/plus-de-17-ans.6

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